Musique et délices

Voyages au bout de ma lentille

Bienvenue au

Cooper Marsh Conservation Area 

Situé à Lancaster, Ontario


Ceinturé par 12 km de nature marécageuse que traversent cinq sentiers principaux, cet arbre et la passerelle de bois qui le voisine

représentent le point de départ de

la Marche du Canard colvert.


Tout au gré du sentier

Au palier argenté,

Des oiseaux et des fleurs

Nous précèdent en couleur

Le Cooper Marsh Conservation Area de Lancaster

La rive nord ontarienne du lac Saint-François recèle une zone de conservation pittoresque, située en bordure de Meadow Bay, et qui s'appelle le marais Cooper.

 

Ce marais est situé en face de la réserve nationale de faune du Lac-Saint-François - elle-même créée pour protéger un ensemble de marais et de marécages, unique au Québec. Le marais tire son nom de Bill Cooper et de son oncle, J.J. Cooper, qui décidèrent d'investir dans le développement d'une propriété au bord du lac Saint-François dans l'est de l'Ontario. Plus tard, en 1980, Canards illimités Canada, le Club de chasse et pêche South Lancaster et le propriétaire foncier du terrain, ainsi que la Raisin Region Conservation Authority, s'allièrent pour mettre en valeur le marais et créer l'un des habitats humides les plus importants en Ontario. 


C'est ainsi que le marais Cooper est devenu une zone de conservation pittoresque, une terre humide recherchée, faisant partie du parc Charlottenburgh, situé 2.5 km plus loin. Les espèces qui y sont observées comprennent les balbuzards pêcheurs, les sternes noires, les grandes aigrettes, les bihoreaux gris, les grues du Canada et de nombreux types de sauvagines.


De nombreux mammifères communs ont également élu domicile dans le marais, dont des amphibiens et des reptiles - tels que les tortues peintes et serpentines en voie de disparition, les crapauds d'Amérique et la rainette crucifère. 

Le sentier du

Swallow-Swirl


Par le sentier, de feuilles jonché,

J'irai marcher, cueillir pensées,

Dans les tréfonds, trouver fleuron,

Comme ce héron, guettant poisson.

















Notre voyage débute... 

... avec ce carouge.   


Celui qui s'empresse d'annoncer le printemps et qui fait le beau avec son costume aux épaulettes rouges, règne en maître des lieux aux abords des ruisseaux (comme celui bordant le Swallow-Swirl) à cause des grands herbages dans lesquels il peut évoluer à son aise et qui, en prospérant, rendent ce marais si fécond.


Certains déplorent les cris du carouge, ses glouglous particuliers, ou son ardeur peu commune à défendre son territoire (parlez-en à M. héron...). Mais vaut mieux profiter de sa présence, car sa migration automnale vers le sud peut débuter aussi tôt qu'en août.


 

Ce rapace qui sait fendre l'air et piquer le fleuve dans une grande gerbe d’eau, nous montre ici quelques aspects de sa vie familiale.


En effet, une famille de balbuzards pêcheurs vient gîter, printemps après printemps, au faîte d'un nichoir érigé en plein marais, aux abords du sentier Les Hirondelles et de son long trottoir de bois.

Au marais Cooper on voit régulièrement le mâle ou la femelle s'envoler à la recherche de nourriture pour les petits. Le Saint-Laurent étant tout près, il ne manquent pas de victuailles.


Dire que cet oiseau a failli disparaître parce que le DDT rendait les coquilles de ses œufs trop fragiles...

Avec ses pieds croisés nonchalamment, le petit héron vert en blouson noir, ci-dessous -- motard reconnu des marais -- fait saillir son rutilant éventail ailé pour mettre à l’épreuve le ciel du marais. 

Voici un monsieur à la moustache noire.


C'est un oiseau plutôt bruyant et communicatif que l'on retrouve aux lisières des forêts ou des sous-bois clairsemés.


Il se nomme: le pic flamboyant....

Le Jaseur d'Amérique (Bombycilla cedrorum), aussi appelé Jaseur des cèdres, est présent partout où l'on trouve des conifères et des fruits sauvages. C'est pourquoi, une fois passé le mois d'octobre,
il se déguise en courant d'air...


Y voyez-vous un lien de parenté avec le raton laveur?

L'oriole de Baltimore


Non! il ne s'agit pas d'une équipe de balle-molle.



Plus petit qu'un rouge-gorge, le loriot mâle trouve le moyen de s'afficher avec colori: sa poitrine, son épaule et le postérieur sont d'un orange brillant qui contraste énormément avec une tête, un dos, des ailes et une queue très noirs. Au fait, serait-ce un transfuge du Nouveau Parti Démocratique (NPD)?


On pourrait croire que le mâle est en train de postuler pour l'OSM car son chant, très beau, ressemble au son d'une flûte - qu'il pratique tout au long de l'été, ad vitam æternam. 


Il reste que l'oriole est un grand voyageur, alternant entre ses aires d'hivernage, au Mexique ou sur la côte sud des États-Unis, et ses aires printanières de reproduction au Canada.


Repas en perspective?

On confond facilement la femelle du carouge à épaulettes avec un genre de bruant des marais, à moins de prendre le temps d'examiner en détail son bec pointu, qui la distingue.


Toutefois, la différence est assez insignifiante dès que l'on songe à l'avenir du malheureux insecte qui s'y trouve...

L'oiseau-chat

Les oiseaux-chats gris nichent et se nourrissent dans les arbustes des jardins, des sous-bois et surtout dans les haies le long des champs agricoles. Ce qui leur a valu le nom latin de "Dumetella", qui se traduit vaguement par "habitant des fourrés". 


Cet oiseau est davantage entendu que vu. Tout comme les moqueurs, il est capable d'imiter d'autres oiseaux, et d'incorporer leurs chants dans son propre bel canto.

Les eaux de la Baie de Meadow coulent dans les méandres du marais et finissent par s'étioler et se réinventer en ruisseau naturel, longeant le sentier Swallow Swirl. Dans ce petit ruisseau s'agglutinent alors batraciens, tortues, petits poissons et autres espèces qui font le délice du héron bleu.

Un air de déjà vu: ces bernaches s'alignent dans le ciel de septembre, au-dessus du marais, pour tracer la voie de la grande migration.

Le petit héron vert

Le Héron vert est un petit héron, d'allure sombre, souvent ramassé sur lui-même, le cou rentré dans les épaules et le corps aplati sur ses pattes. Comme si ce n'était pas suffisant pour le caricaturer, la calotte noire qui lui couvre la tête se termine par quelques plumes allongées que l'oiseau peut relever en huppe, quand bon lui semble.


Étant donné que le héron vert préfère les cours d'eau et marais bordés d'arbres, de buissons ou de végétation, on peut dire que le ruisseau qui longe la Swallow Swirl Trail constitue un environnement idéal pour pratiquer la pêche en embuscade ou pour chasser au moyen d'un perchoir au-dessus de l'eau.

Photos en rafale...



Dès le lever de l'aurore, il faut se diriger vers l'est et longer le sentier de la Marche du Canard colvert pour apprécier la tranquillité du matin et se laisser guider par la main courante, qui fait office de parapet, vers l'antre de la savane et les secrets de la tourbière.




Nos pas résonnent alors sur le trottoir de bois comme un message télégraphié, annonçant

notre venue aux locataires du marais.

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Les plantes herbacées, tels l'iris versicolore, le lupin multicolore, la salicaire pourpre,

l'achillée mille-feuille, la renouée et la quenouille, adorent partir à la

conquête du marais, telles d'intrépides exploratrices.

 

Mais ce sont en fait de grands enfants rêveurs qui ont les pieds barbotant dans l’eau et la tête qui dérive dans les nuages. 


Les sentiers

"Avec le temps, va, tout s'en va"... disait Ferré


Avec le temps, les saisons ont passé et les arbustes et herbacées du marais ont profité de la terre et de la chaleur. Même les plus lointains recoins du marais croissent maintenant en hauteur et en profondeur. Aussi est-il parfois d’exception d'apercevoir un bout d'oiseau qui s'anime à travers l'épais feuillage des buissons qui se sont approprié tout l'espace autour du ruisseau.


Le marais a changé. Au fait, qu'était-il, auparavant?

Revenons à 1968...

Glengarry News, rapporté par Angela Brown, 10 août 2016

Le zoo de Lancaster

Parfois, les randonnées ont la gentillesse de permettre des rencontres inespérées, d'autoriser des découvertes auxquelles on ne s'attendrait pas.


C'est ainsi qu'en me frayant un chemin par les sentiers du marais Cooper, je me suis soudainement trouvé face à face avec... une cage à ours! "Mon Dieu", me suis-je dit: "que fait ce vivarium, en pleine nature, au milieu de nulle part"?


C'est en fouillant dans les journaux de la région que j'ai pu mettre à jour quelques informations faisant la lumière sur cette curieuse histoire.


Tout a commencé en 1968... 

C'est au printemps de 1968 que Réjean Julien, successivement stagiaire au Zoo de Granby à Québec, policier de Cornwall et taxidermiste, a fondé le Zoo de Lancaster , qu'il a dirigé jusqu'en 1972.


Le zoo abritait alors 185 animaux, dont des ours, des lamas, des lynx, des serpents, des oiseaux et des poissons.


La propriété de 52 acres comprenait également une usine de fromage en grain, gérée par un certain Wilburn Kyer. Il y avait aussi un restaurant, un kiosque de poissons, une boutique de souvenirs, un musée de poupées, un moulin à vent et un puits à vœux -- sans parler de la maison familiale!  Un vrai zoo, quoi!...


Malheureusement, M. Julien dut fermer le zoo en 1972 après avoir connu des difficultés financières avec l'opération à but non lucratif. « J'ai essayé, je ne regrette pas d'avoir essayé. J'ai perdu de l'argent mais j'ai fait quelque chose que je voulais faire ». Il a par la suite vendu la propriété à William Cooper

- qui la transforma en... Cooper Marsh Conservation Area.  Quelle histoire!

D'après le Glengarry News, rapporté par Angela Brown, 10 août 2016

En dessous de sa carapace lisse et ovale,

et dissimulée par son mascara de lignes olive, rouge et jaune, la tortue peinte cache un plastron de couleur jaune sur lequel elle aime se reposer, le temps de bien humer l'air et de se griller la couenne au soleil.


On découvre ici les subtilités de la toile peinte par le grand Artiste qui a procédé à la création des marais...

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