Musique et délices

Voyages au bout de ma lentille

Bienvenue au

Refuge faunique Marguerite-d’Youville

Situé à Châteauguay, Québec


Parcourant plus d’une centaine de kilomètres entre le Canada et les États-Unis, la Châteauguay, appelée autrefois «rivière au Loup », joue à cache-cache entre les municipalités, cantons, paroisses, villes et villages avant de venir choir sur les berges de
l’île Saint-Bernard. 


C'est d'ailleurs aux abords de la Châteauguay que nous avons découvert cette  aigrette avec laquelle s'ouvre ce livre. Dans son tutu ensorceleur à l’apparence de paillettes, elle faisait ses pointes avant de s’élancer  dans une grande jetée.


Le Refuge faunique Marguerite-d’Youville à Châteauguay

Cet inestimable joyau de la rive-sud montréalaise, que baignent la rivière millénaire de Châteauguay et le lac Saint-Louis, abrite une surprenante 

diversité d’écosystèmes, de digues, marais et marécages - y compris une érablière ainsi qu’un verger biologique. Pas surprenant qu’on y dénombre autant d’espèces d’oiseaux et qu’on y découvre une étonnante richesse faunique - dont des cerfs, des renards et parfois même (au dire de certains) un ou deux coyotes.


Selon ebird.org, il s’y observe plus de 239 espèces - y compris la bernache du Canada, le canard branchu, le canard colvert, la grèbe à bec bigarré, le pigeon biset, le râle de Virginie, le goéland à bec cerclé, la sterne pierregarin, le grand héron, la grande aigrette, le héron vert, le bihoreau gris, l’urubu à tête rouge, le martin-pêcheur d’Amérique, etc.


Cette île au passé historique surprenant était d’abord une seigneurie (de Châteauguay) pour le sieur Charles Le Moyne de Longueuil, avant de passer aux mains des Robustel et des Delanoë. Elle devint ensuite la propriété des Sœurs Grises, à des fins hospitalières et agricoles (on y trouve encore le moulin de Charles Le Moyne fils, converti en oratoire dédié à Saint-Joseph).


En route vers la digue


Cet endroit est moins un ermitage naturel qu’un refuge intérieur, une alcôve de sérénité, un eden de marche - et à peu de chose près, un lieu de repos pour l’esprit contemplatif.















Notre voyage débute... 

   

 

Que ce soit en été ou en hiver, l’île Saint-Bernard joue de son charme pour rassembler en un lieu mythique, autant d’espèces qui se sont acclimatées à sa géographie et à ses essences locales.


Ici, le pic chevelu et la paruline jaune.

 

  Une aigrette,

  d’un tutu vêtue,

  faisait ses pointes

  sur un térébinthe.

Le domaine du héron

Maître héron, sur ses jambes perché, 

Tenait en son bec un poisson. 

Maître barbeau épinglé pour de bon,

Finira très bientôt au gosier.



Ce magnifique refuge...

...est situé sur une île, à une vingtaine de minutes d'autoroute au sud de Montréal.


L’île Saint-Bernard offre des richesses naturelles et patrimoniales exceptionnelles réparties sur huit kilomètres de sentiers aménagés.

[héron]

Petit rebelle punk au regard inédit, ce héron juvénile est sans doute la manifestation d’une contestation sociale et culturelle active.

Un peu bon enfant, tout de même...


[paruline jaune]

Leçon du photographe:

S’il faut se lever tôt 

Pour attraper son ver,

Encore faut-il viser très haut

L’oiseau qui sait le faire

Tout un zoo! Un héron ricaneux, un grand pic contemplatif et une aigrette unijambiste.

Vraiment: le Refuge est un lieu d’improbables rencontres, un carrefour d’adorables visiteurs.

[1]

Bien que nichant dans la forêt, la buse à queue rousse ne saurait se priver d’une petite escapade au Refuge. Tous les postes d’observation sont bons - y compris les lampadaires!


[2]

Et c’est sans surprise qu’on peut l’entendre pousser son cri râpeux, tellement évocateur du Far West.


[3]

Voici une aigrette au cou rétracté et à l’allure d’adjudant, montée sur des échasses. À tout hasard, se prendrait-elle pour un marabout en Afrique subsaharienne?


Pour faire taire la rumeur des regards indiscrets, cette pudique aigrette a tiré la tenture de son éventail de neige.

Une promenade au Refuge est toujours une promesse de découverte, une invitation à la surprise, un gage d’émerveillement, et souvent un lieu de rencontres improvisées. 

Dans ces chemins de neige, les pas deviennent croustillants alors que le vent s’élève en conservatoire de tout ce qui bouge.

[1] Un martin-pêcheur scrute les rives de la Châteauguay, peut-être pour y trouver une offrande “de passage” qu’il pourra offrir à sa douce moitié... 

[2] Un couple de hérons verts scrute le paysage marécageux afin d’y dénicher le meilleur endroit de guet.

Nécrophage qui plane longtemps, studieusement, presque méticuleusement en contre-haut des prés, des chemins et du lac Saint-Louis, l’urubu à tête rouge sait parfaitement maîtriser les courants ascendants.

Un amas de branches à la dérive s’offre à cette dame des neiges comme une bouée à partir de laquelle mieux patrouiller le milieu.

Telle une fière goélette de l’air, cette aigrette glisse silencieusement
sur l’onde calme du vent du soir.

Pas besoin de téléphone, ni de réseaux

sociaux pour propager les dernières actualités: ce héron illustre bien la technique vocale qui fait fonction de communication chez les volatiles.


Oser... oser défier la pesanteur... 

...et aspirer à une plus haute pensée
en cherchant à atteindre l’éveil ou le moksha - jusqu’à toucher la source de lumière avec le bout de ses modestes plumes
blanches.

Une aigrette...

... joue du chiaroscuro (clair-obscur) en modulant la lumière, afin que la plénitude de sa forme soit mieux perçue grâce à la lumière tamisée.

Photos en rafale...


Voilà le souffle d’une aile, 

un éventail de plumes, 

qui cherche à dissiper les brumes d’une légende nouvelle



Les volatiles... 

 

  

[tyran} 

Le tyran tritri (dont le bout de la queue est blanc) est un oiseau exclusivement américain qui adore les plaines humides et les abords de rivière, dans la mesure où il peut y trouver une profusion d’insectes et une grande variété de perchoirs.


[pic]

Ce pic flamboyant est moins intéressé par les petites fleurs jaunes que captivé par une collectivité de fourmis charpentières ayant résidence dans un arbre tout près.
 

 

Prenant son envol au-dessus de la petite digue,

un ardéidé remorque, à sa traîne,

la dernière page de ce petit 

voyage au Refuge faunique Marguerite-d’Youville.

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