Musique et délices

Voyages au bout de ma lentille

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Sentier Waterfront Trail

Situé à Cornwall, en Ontario


À coup d’hésitantes volées au-dessus d’impressionnantes vallées, ces bernaches en migration glissent sur un vent de changement qui les emportera dans des contrées lointaines et peut-être inespérées.


Le Waterfront Trail, à Cornwall

Le sentier Great Lakes Waterfront Trail s’étend sur une grande partie des rives ontariennes des Grands Lacs. À l’est, le sentier offre une vue imprenable sur le canal de Cornwall et le fleuve Saint-Laurent. Au centre, il révèle certains endroits parmi les plus pittoresques de la voie navigable des Mille-Îles. Et plus à l’ouest, il ouvre la porte aux incroyables vignobles de l’escarpement du Niagara, jusqu’aux contreforts du lac Érié, avant de s’élancer au Nord vers la péninsule de Bruce et d’atteindre les confins de Sault-Sainte-Marie.


Étonnamment, il s’agit d’une piste cyclable, longue de plus de 3,600km, reliant jusqu’à 151 communautés et premières nations! On y trouve donc une variété incroyable de paysages: c'est bon pour le mollet, et c'est bon aussi pour l'esprit.


Aux abords du fleuve, et plus particulièrement des rives de Cornwall, on y trouve quantité d’oiseaux marins - dont des cormorans, des mouettes et quelques hérons. En plus, il n’est pas rare de voir quelques buses et quelques urubus à tête rouge survoler le territoire en quête de nourriture.

Envol d'automne


À voir un instantané comme celui-ci, on ne sait trop s’il faut s’attrister d’un départ migratoire ou se réjouir d’une arrivée tant attendue. Par contre, la saison et ses couleurs permettent de mieux conclure ...

Notre voyage débute... 

   

...au bord du fleuve et du parc Lamoureux, où plusieurs pigeons, se faisant passer pour des notes de musique, sont venus composer une ritournelle sur la portée des fils électriques d’Hydro One. 



Comme on le voit sur cette carte (à droite), le sentier Waterfront Trail longe l'ancien canal d'un côté et le fleuve Saint-Laurent de l'autre.

 

Cette buse solitaire s’est postée au faîte d’un arbre pour mieux saisir toute l'ampleur de son immense territoire. On distingue la buse à queue rousse adulte de par sa queue devenue... rousse.

Le tyran tritri n’est pas frileux: il peut se poser sur des clôtures, au faîte des arbres ou même (comme ici) sur des plantes à portée de main d'où il n'hésitera pas à confronter de plus grands oiseaux.

Il arrive souvent que le tyran picore sa nourriture à même la végétation environnante. Mais le plus souvent, c’est en volant qu’il attrape des insectes et retourne sur le même perchoir en lançant un petit cri comme un Tarzan conquérant.
Un Tarzan tritri?


LES CORMORANS

Je suis fasciné par l’aile de ce cormoran. Elle donne l’impression d’emporter avec l’oiseau un chapeau conique vietnamien, symbole du charme de ce pays lointain. Serait-ce une invitation subtile à voyager vers des contrées lointaines, aux accents folkloriques?



Palabre de cormorans

Il semble que nous venions de surprendre ce couple de cormorans à aigrettes en pleine discussion. Pour un animal aquatique qui, quarante millions d’années passées, était incapable de voler, il s’est repris depuis avec une aptitude manifeste à la vie collective et (du moins, d’après cette séquence) a développé un faible pour les conversations enflammées.

Note: cliquez sur les images ci-haut pour les voir en plus grand


Sans pour autant...

... avoir habité au cœur d'un pays asiatique, ce cormoran semble avoir développé une grande habileté à manier les baguettes — surtout lorsque vient le temps de se mettre à table!


Regardez-moi cet oeil!

Saviez-vous que chez les oiseaux l'œil s'enchâsse dans le crâne autour d'un os particulier qui permet d'augmenter la taille de l'image reflétée sur la rétine?


On se demande, d'ailleurs, comment ce petit excité aux cheveux frisés perçoit notre monde au travers l’écoutille de ses yeux, plantés là, comme de petits hublots d’observation à l’avant d’un navire submersible?


Les choses en face

Il faut bien finir par regarder les choses en face pour finalement s’apercevoir ... de l’asymétrie du bec de ce Capitaine Crochet!




Éventail

À regarder ce cormoran agiter ses ailes déployées pour les sécher, on croirait qu’il cherche à rivaliser d’impact avec la production énergétique d’une génératrice éolienne.


Un oiseau COP26?

Le lancer du poisson est obligatoire - question d’avaler par la tête pour éviter que les nageoires ne s’accrochent dans le gosier.


La suite de ce ballet de baguette est, somme toute, assez prévisible...




Aux abords du sentier, et à l’abri d’un arbuste faisant office de cocotier, un héron en déguisement a revêtu la jupe hawaïenne - peut-être pour enjôler les grenouilles insouciantes et les petits crapauds récalcitrants.





“En mars, quand le merle siffle, l’hiver s’en est allé”. En janvier, quand l’hiver siffle, le merle s’en est vraiment allé! 




Avec un peu plus de “recul”, cet oiseau au profil préhistorique fusionnerait dans la pierre qui est derrière et servirait d’artefact aux études archéo-ichtyologiques.

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Le long du vieux canal, les jeunes goélands apprennent les rudiments et les secrets de la glisse fluide et sans effort.


Les cormorans et les arbres...


Il peut bien hocher de la tête tant qu’il voudra: comment fait-il avec des pieds palmés pour se tenir en équilibre sur une branche?



Reste qu’au fil du temps, les cormorans ont appris à se rassembler dans les arbres bordant les rivières, et même à créer des dortoirs aériens vers lesquels ils reviendront, année après année.


Enfin, le voilà ce merle, pris sur le fait, en pleine session de gavage de fruits. Dommage, tout de même, que son bec soit si petit, car il en aurait sûrement engouffré le double! Sinon, j’en connais d’autres qui l’auraient fait...

Tantôt pêcheur au bord de l’eau, tantôt éboueur autour des tables à pique-nique, le goéland préfère souvent voler toujours plus haut et plus vite - sans doute pour être plus libre...

Cette attention insistante, ces yeux soupçonneusement intéressés, ce bec au crochet tellement aiguisé, ces griffes aux ongles redoutablement acérés...


Humm... pourquoi
me sentirais-je soudainement dévoré du regard?


Photos en rafale...




Certains colombophiles prétendent pouvoir lire les qualités d’un pigeon de par la couleur de son oeil. Plus la pupille est petite, moins nerveux et plus déterminé il est; plus les couleurs sont abondamment pigmentées, plus riche est sa personnalité; etc. Mais à moins d’être à la recherche de l’ultime pigeon voyageur, je porterais moins d’attention à ces détails qu’à la proximité de mes sandwichs et à la direction dans laquelle ce pigeon se dirige...





Voilà sans doute l’appel du Grand Vizir à ses congénères pour former une escouade de vol en chevron (en forme de “V”) comme nous en voyons souvent le long du fleuve qui borde le sentier Waterfront Trail. Ainsi, les grands cormorans n’ont rien à envier aux techniques de vol migratoire des bernaches.




Le droit de parole et la responsabilité d'écouter... 

 

  



Les Premières Nations, premiers occupants du continent nord-américain, naviguent sur le fleuve Saint-Laurent en bordure de leurs terres ancestrales depuis des millénaires.


Dans la culture amérindienne, la plume symbolise l’interdépendance avec la terre. Elle est un symbole d’honneur et un lien entre le propriétaire, le Créateur et l’oiseau d’où provient la plume.


Ici, à un jet de pierre du parc Lamoureux, une prêtresse, assise les pieds dans le fleuve, la plume dans les mains et la tête dans la prière, renoue avec la confiance, l’honneur, la force, la sagesse, le pouvoir et la liberté.



 

 

Un dernier regard, au moment du couchant,

sur le vol puissant d’un spécimen aquatique

dont l’origine se perd dans la nuit des temps.

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