Musique et délices

Voyages au bout de ma lentille

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Parc de la Frayère

Situé à Boucherville, Québec


Personnage solitaire, héros ordinaire au quotidien routinier, et incertain dans l’attente silencieuse, le héron est partagé entre solitude et lassitude, prédisposé à poursuivre une certaine rêverie du passé alors que ce jour d’automne vient s’échoir dans un feu de firmament.


Le Parc de la Frayère à Boucherville

De tous les endroits au cœur de la région métropolitaine où il fait bon observer les oiseaux, le petit Parc de la Frayère, situé aux limites des villes de Boucherville et de Varennes, est celui qui offre le plus de diversité de terrain et de faune - que ce soit en termes de poissons, de mammifères, d’amphibiens, de tortues et d’oiseaux. 


On y trouve profusion d’oiseaux, surtout des oiseaux de marais (comme le troglodyte), des palmipèdes (dont le colvert et le canard barboteur) et des oiseaux aquatiques (tels les Ardeidae - qui comprennent les hérons, les aigrettes, les butors, bihoreaux, petits blongios, etc.).


Le fait que ce parc soit adjacent à l’ancien Arboretum Stephen-Langevin contribue certainement à sa très grande richesse ornithologique. Car ce boisé protégé est un habitat particulier pour plus de 200 espèces d’oiseaux - incluant des chouettes et des hiboux (dont le grand-duc d’Amérique) en période hivernale.

Rivière-aux-Pins


La Rivière-aux-Pins prend sa source près de la bibliothèque Montarville (Boucher-De La Bruère) et coule tranquillement en direction du nord-est pour se jeter dans le fleuve Saint-Laurent, à la hauteur du petit Parc de la Frayère - juste de l’autre coté de l’endroit où cette photo fut prise.

Notre voyage débute... 

   

[sterne]

...avec ces deux sternes pierregarin qui se livrent à un baiser acrobatique au-dessus du Parc des Voiles. Serait-ce un prélude au voile nuptial? 



[martin

Puis, l’on aperçoit, perché en bordure de la passe à poissons située sous le pont des cyclistes, un petit martin-pêcheur échevelé qui scrute la surface de la Rivière-aux-Pins dans l’espoir d’y trouver un complément de repas.

 

Une aigrette en pleine action vient de soustraire un autre poisson à la douce quiétude des eaux dormantes du lac des Voiles. Heureusement, il en reste encore beaucoup!

Les hérons et les aigrettes peuvent passer des heures interminables au même endroit - le plus souvent en posture immobile. Puis, ils étirent soudainement leur cou pour prospecter un autre endroit de qualité. Poussant alors un cri rauque de “Gare à vous!”, tel ce héron bleu, ils s’arrachent à la tyrannie de la gravité et s’élancent avec une grâce insoupçonnée vers cet autre lieu où la pêche sera sans doute meilleure.

Parfois, une aigrette ayant atteint la limite de sa patience usera de pouvoirs magiques pour s’évaporer subitement dans un grand embrasement d’ailes, de cou et de lumière.

Tel un chef d’orchestre qui concentre ses musiciens avant d’attaquer les premières notes d’une symphonie, ce héron vert montre bien qu’il se prend pour le maître musicien des lieux.

Le petit blongios


Quel étonnant personnage que le petit blongios! D’allure normalement trapue, recroquevillé avec une tête sans cou qui prolonge le dos, il sied dans l’attente, immobile, agrippé aux grandes herbes du marais dans lesquelles il cherche à se fondre. 


Puis, le voilà qui se met soudainement à développer un cou - une encolure d’envergure qui s’étirera jusqu’à doubler sa longueur. Il se métamorphosera alors en chasseur de marécages comme ses cousins, le héron et l’aigrette, s’approchant imperturbablement de sa proie insouciante pour la moissonner en lui assenant, vivement comme l’éclair, le glaive de son bec.

Ce grand échassier...

...aux longues plumes soyeuses et aux longs doigts de pieds, glisse dans le temps au-dessus des soucis et des accrocs, tel un rêve qui s’échappe. 

Le héron

Quel spectacle que la parade du héron fanfaron: cou allongé, tête recourbée vers l’arrière, ailes partiellement déployées et le plumage hérissé, il enjoint ses congénères à se loger ailleurs que dans son territoire! 


Faut croire que certains hérons choisissent d’être sociables et d’autres pas...

Et hop! Clôturant son envol, ce bihoreau

vient s’échoir dans un petit îlot paisible aux

abords du lac des Voiles. 


Du haut de ce petit talus, il pourra désormais surveiller avec une plus grande minutie les candidats admissibles à son prochain festin.








Après d’interminables moments de guet, l’aigrette passe à l’action,

défiant la lentille de l’attraper au moment même où elle empoigne son poisson.

  • Martin-pêcheur

    Le perchoir et le vol stationnaire sont sans contredit ses méthodes de travail préférées.

    Bouton

  • Photos en rafale...



    Cette image est, ni plus ni moins, une consécration de la sérénité et de l’apaisement qui peuvent s’exhaler des milieux riverains de notre fleuve Saint-Laurent



    La pêche... 

     

      

    [héron bleu

    Tout comme un philosophe, le héron a une manière de deviner les choses, de percevoir la réalité, tout en sachant bien la saisir avec... son bec.


    [aigrette]

    N’empêche qu’une pêche sur une canne vaut bien mieux qu’une mouche sans sa ligne...
     

     

    À califourchon sur une branche prosternée
    devant la beauté
    du lac taciturne,

    un petit bonheur ailé

    goûte tranquillement les effluves

    du moment présent avant de s’envoler

    et de plonger au cœur de l’été.

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